Mois : mai 2019

La culpabilité

Pouvez-vous imaginer votre vie sans culpabilité? Et sans jugement de soi!
D’accord, vous vous sentez responsable de vos actes!
Mais, quand même! Vous n’avez pas l’impression de vous accuser un peu trop vite!culpabilite 3
Oui! Vous direz que vous êtes responsable de vos enfants, de vos parents, …Vous avez des responsabilités à votre travail, dans une association, dans votre village, auprès de vos amis, dans votre quartier ….Vous vous sentez donc trop en charge de leur bien être.
Vous souffrez de votre hypersensibilité, et, donc de culpabiliser pour rien.

Mais, votre juge intérieur a la manie de taper son marteau et de vous asséner des sentences, des jugements, parfois à perpétuité. Vous vous retrouvez donc prisonnier, avec une impossibilité de sortir de cette prison dans laquelle vous vous êtes enfermée.

Bien sûr, avoir le sens des responsabilités, et reconnaître ses fautes sont des atouts. Cependant, lorsque cela devient un fardeau, la culpabilité ressentie est une entrave.

Vous regrettez de vous énerver auprès de votre jeune fils (fille) lorsqu’il( elle) tombe dans le parc; d’avoir crier auprès de la guichetière dans une administration! Passant en voiture, vous vous dites que auriez pu faire quelque chose pour cette personne que marchait sous une pluie battante. Vous vous dites que vous auriez pu faire un effort pour être présent, comprendre votre mari, votre épouse, votre femme, votre conjoint (e), votre compagnon, votre ami(e), ou jouer avec vos enfants! Vous auriez pu être au chevet de votre père (mère) au moment de sa mort. Vous ne voudriez pas que vos enfants vivent un divorce, car vous avez trop souffert de celui de vos parents, et vous culpabilisez de vivre une double vie… .

Eh, Oui! Chaque individu manifeste de manière et pour des raisons différentes, un sentiment de culpabilité, de plus ou moins grande intensité.

Ce sentiment de culpabilité peut envahir tout l’espace intérieur, et empêcher une liberté d’expression de vivre.

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Pourtant, le sentiment de culpabilité est notre lot commun. Celui-ci nous permet de freiner nos pulsions destructrices, meurtrières, de réparer les fautes, et de prendre conscience de la souffrance de l’autre. C’est une alerte, lorsque nous sortons du cadre des lois humaines fondamentales.

«Un sentiment de malaise, une lourdeur, un remord sont parfois là présents en nous sans motifs apparents. Morale religieuse, fruit du pêché, nous serions donc liès à une chaîne transgénérationnelle, avec également le poids attaché à notre naissance. Même si le sentiment de culpabilité est intimement lié au simple fait d’être humain, une question demeure: Mais, pourquoi certains éprouvent ils plus de culpabilité que d’autres?»

«La culpabilité est d’abord une affaire d’histoire personnelle. Ceux qui souffrent de la «maladie du scrupules» (termes employés par la philosophe Nathalie Sarthou-Lajus) auraient intériorisé le sentiment de faute de leurs éducateurs, en premier lieu leurs parents, incapables d’éduquer sans culpabiliser leur progéniture. Ainsi la culpabilité se transmet de génération en génération, fait des ravages particulièrement lorsqu’elle reste insidieuse et non conscientisée.»

«Certains, comme le psychanalyste Moussa Nabati, s’intéressent particulièrement aux racines de la culpabilité dans la petite enfance.»

«Parfois, sans avoir été personnellement visé, écrit -il, l’enfant se trouve être le spectateur impuissant d’un drame touchant ses proches: la mésentante conjuguale, le divorce, la maladie, la dépression, ou la mort d’un parent … . L’enfant se croit alors coupable comme si tout ce qui était produit de négatif était de son seul fait et de sa faute, suscité par sa présence néfaste et mortifère. Une culpabilité qui se voit encore attisée lorsque l’enfant est confronté à un «impossible interne», c’est à dire quand il se trouve impuissant à écarter, à neutraliser un mal le touchant lui ou touchant ses proches. Il se pense «nul», incapable, pas à la hauteur… .»

«A l’origine la culpabilité est une cellule saine. Puis, elle se developpe chez certains de manière anarchique, envahissant tout leur existence, et s’exprimant à mauvais escient» affirment Yves-Alexandre Thalmann, psychologue et animateur de stages centrés sur la guérisson de la culpabilité….

Eh, vous voilà! Donc! À l’âge adulte avec des Saint-Bernard, des bons Samarithain, mère Thérésa…«Pour apaiser leur culpabilité d’avoir manqué d’amour dans leur petite enfance; Ils chercheront d’un côté à se faire malmener en s’interdisant inconsciemment le bonheur, et de l’autre à se racheter en se sacrifiant aux autres, ou en tentant de réparer les dégâts imaginaires qu’ils ont cru avoir causés» explique Moussa Nabati.

«Votre sentiment d’avoir failli, ou d’être en cause lorsqu’un proche a un souci, ou que votre entreprise enregistre de mauvais résultats vient d’abord d’une culpabilité de fond qui a peu à voir avec la situation présente. Pour sortir de la spirale, Yves-Alexandre Thalmann vous invite à vous rappeler tous les événements donc vous n’êtes pas responsables et sur lesquels vous n’avez aucune prise.

Né dans la culpabilité ou particulièrement sensibilisés à elle, vous ne disposez que d’un outil majeur pour vous libérer: L’examen entre SOI et SOI.

Avec une interrogation majeurs comme toile de fond:

                  «Est-ce que cette culpabilité est là pour vous faire avancer ou n’est elle qu’un résidu du passé?  Que pouvez-vous encore réparer? Au contraire sur                            quoi pouvez-vous lâcher prise?»

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Aussi, apprenez à faire la différence entre une culpabilité, moteur de progression, et une autre mortification inutile ( un emprisonnement).

«En ce sens, l’écrivain américain Paul Auster a raison d’affirmer que «la culpabilité est un aiguillon puissant». En nous invitant à discerner, puis à alléger les fardeaux les plus inutiles, elle nous aide à avancer».

Dans la culpabilité, vous constatez dans le rapport à l’autre, la prise en compte que celui-ci devient plus important que soi.

Voilà, et si au lieu de vous sentir coupable pour tout, vous étiez uniquement responsable de vous, de vos ressentis, de vos joies, de vos peines et preniez en compte vos sentiments (parfois d’impuissances).

Aimez vous ! sentez en vous la vie, la chaleur de l’instant !

Aimez cet autre comme il est, laissez lui la chance de vous montrer ce qu’il est , en évitant de l’étouffer avec votre culpabilité.

Prenez soin de vous ! afin de prendre soin de cet autre tant aimé.

 

Article extrait de l’article «cessez de culpabiliser pour rien!» de Psychologie -septembre 2006 
Livres autour de la Culpabilité mentionnés dans cet article: Natahlie Sarthou-Lajus: «La culpabilité» ; Moussa Nabati: «Le bonheur d’être soi» ; Yves-Alexandre Thalmann: «Au diable, la culpabilité», Lire aussi «Responsable, Oui! Coupable, Non!»