Mois : mars 2015

L’engagement

 

Pour un certain nombre d’entre vous, l’engagement est un acte difficile.  Cette difficulté reflète un mal être profond, celui de prendre des risques :

  • risque de vous engager avec vous-même
  • risque de vous engager avec l’autre
  • risque d’échouer ou de décevoir
  • risque de se confronter à ses propres désirs
  • risque de prendre conscience de vos peurs.

Les peurs peuvent être un frein à votre évolution :

– la peur de l’échec, peur de se tromper, peur de regretter, peur de miser “sur le mauvais cheval” ,

– la peur d’aimer, peur de ne pas être à la hauteur, peur de décevoir, peur l’aller vers l’autre;

peur de poser des choix …

Toutes ses peurs deviennent des murs infranchissables. Et vous voilà! coincez ! calez les pieds dans vos starting blocks ! Prêt à partir, mais figer, avec l’idée  que “Se tromper” devient la pire infamie, une honte, et qui peut tellement abîmer votre image!

Vous en venez donc à fuir l’autre avec qui vous avez commencé à construire une relation et qui maintenant vous en demande un peu plus : une vie de couple sous le même toit, un désir d’enfant, l’achat d’un bien en commun… . Vous prenez la poudre d’escampette devant ces diverses propositions que vous offre votre vie. Vous ne pouvez choisir, et choisissez de ne pas choisir . Vous ne vous engagez pas, vous restez dans une position de repli, qui peut vous conduire petit à petit à l’isolement sociale, et à la dépression.

S’éloigner des autres, c’est avant tout s’éloigner de soi, de vos sentiments profonds, vos émotions qui vous rendent tellement vivants ! Lorsque vous décidez de “rompre” ou de “renoncer” à l’engagement, vous oubliez souvent que l’autre vous attend. Cette décision d’éviter l’engagement met en lumière l’engagement lui-même. Vous ne respectez pas l’autre, et vous finissez également par ne plus vous respecter , et ne plus vous ancrer dans votre parole donnée.

Sortir des troubles de l’engagement

C’est prendre conscience de vos ressentis, de prendre en compte vos sentiments, vos émotions. C’est s’appuyer  sur votre corps et vos ressentis profonds, afin d’apprendre à vous respecter dans  ce que vous êtes réellement. C’est apprendre à vous tromper  à votre mesure. C’est affronter, apprivoiser vos peurs au lieu de les fuir. C’est accepter son passé comme une élément déterminant de son présent pour considérer la vie, comme un vécu de chapitres successifs.

S’ENGAGER c’est effectivement prendre un risque majeur, celui de se faire confiance dans vos capacités à affronter, à puiser le bon en vous-même et en chaque relation, et à jouir du PRESENT.

 

Le Passé, Refuge ou prison

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Le plaisir du souvenir. C’est la joie des retrouvailles avec Soi.

Rassurant, toujours à portée d’imaginaire, “le souvenir est le seul paradis dont vous ne pouvez être chassé”. S’y retrouver, c’est suspendre un instant le temps et l’agitation, l’urgence, l’inquiétude face au “futur” à préparer.

Chaque plongée dans le passé serait une quête d’un amour perdu. Quête vaine, puisque cet amour parfait n’a jamais été reçu. D’où, la difficulté à s’affranchir du passé :”Cela suppose de quitter une position infantile d’attente de consolation; c’est accepter la réalité de la perte, du manque.”

Si vous idéalisez facilement le passé, c’est aussi parce que “dans l’effort de mémoire, votre inconscient se charge d’aller chercher ce qui est, suffisamment acceptable pour vous et de laisser aux profondeurs ce qui l’est pas.”

Combien le passé, peut être “un fossoyeur du présent“. Collé au passé, il devient impossible de goûter ce qui se donne à vivre. Et la douce nostalgie de virer à la mélancolie, voire à la dépression.

On ne peut pas se libérer de son passé si l’on cherche à s’en débarrasser” : Regardez en face la souffrance que ces manques ou expériences qui nous hantent, ont générés …

Il est indispensable de s’autoriser à être déloyal envers sa mère, son père et sa famille… Mais, ces règlements de compte ne doivent pas se faire ouvertement mais en nous. 

Alors, et suivant un processus aidant du thérapeute, vous devenez capable de voir, non plus ce que vous n’avez pas reçu ou ce qui vous a fait souffrir, mais ce que vous avez reçu et ce qui vous a fait grandir.

Le passé n’apparaît plus comme un poids mais comme une ressource. Et, cessant d’être la victime d’un temps perdu qui n’existe plus, vous pouvez redevenir l’acteur qui vous appartient vraiment : PRESENT.

“Les vérités, comme le soleil ne peuvent se regarder en face”. La fin de l’aveuglement, la remémoration d’instants difficiles qui vous avez refoulé, est source de changements car quelque chose se libère clairement.

   IMG_1567 Vous coïncidez davantage avec ce que vous êtes. Vous êtes plus clairvoyant et, grâce à cela, un certain nombre de situations qui constituaient  des freins de compréhension au changement, peuvent se débloquer.

Le corps aussi se souvient. Il ne ment pas. Il dit nos troubles, nos conflits, nos souffrances.

Extrait de l’article de Anne-Laure Gannac

Extrait de l’article … dans “Psychologie magazine”